Qui veut la peau des potiers de La Chapelle-Des-Pots et pourquoi ?Suite à l'article paru dans le journal Sud Ouest de Charente Maritime du 22 août 2023 me concernant de GALLAIS, Dorian. Agglo de Saintes : l’un des derniers potiers de La Chapelle-des-Pots ne veut pas disparaître. Sud Ouest éd. Charente-Maritime. 22 août 2023. pp. 1,16A. Aussi Disponible à l’adresse : https://www.sudouest.fr/charente-maritime/la-chapelle-des-pots/agglo-de-saintes-l-un-des-derniers-potiers-de-la-chapelle-des-pots-ne-veut-pas-disparaitre-16338727.php Le but de mon démenti public du 18 août 2023 était de rétablir la vérité sur ce métier que je pratique dans le village de la Chapelle-des-Pots, et faire cesser les rumeurs et publications mensongères qui prétendent qu'il n'y aurait plus de production de poterie, céramique, faïence, ... dans ce village, ce que font un certain nombre de personnes pour je ne sais quelles raisons1. Comme titre le journal Sud Ouest, je m’insurge contre toutes les personnes qui prétendent qu’il n’y a plus de poterie fabriquée à La Chapelle-des-Pots et me font ainsi disparaître du village. Le Journal Sud Ouest s’est intéressé à mon démenti et lui a donné une portée médiatique en démontrant qu’il y a toujours une production de poterie actuellement à La Chapelle-des-Pots où j’exerce, certes différentes en style d’autrefois mais ce sont toujours des argiles, émaillées ou non, qui sont cuites dans mes fours de potier dans ce village. Par manque évident de place, le journal n’a pu développer certains aspects du sujet. En plus de l’exemple cité par Sud Ouest de la première version du circuit Terra Aventura du village il y avait aussi d’écrit "... le dernier potier du village… avant qu’il ne s’éteigne… c’était en 1864 " escamotant ainsi tous les potiers du 20 et 21e siècle. Suite à ma plainte au Maire de La Chapelle-des-Pots, ces deux passages soit-disant " romancés " ont été corrigés en 2020.
La responsable d’accueil de l'Office de Tourisme de Saintes m'avait écrit le 17 août 2020 : Récidive depuis 2022 au moins, l'Office du Tourisme de Saintes, sans en donner la raison, affirmait publiquement aux internautes du monde entier dans la page qu'il édite et archivée sur web.archive.org (cf. mon premier démenti), que "La Chapelle-des-Pots, village de potiers... la commune a perdu ses fonctions d’autrefois, en revanche, elle conserve les traces des anciennes échoppes..." alors que j’ai, toujours dans la rue principale, mon atelier boutique créé en 1954 par mon grand-père dans lequel je vends mes poteries, céramiques, ... .
De faire croire que mon métier était "perdu" dans ce village et par corollaire que je n'existe pas est inacceptable et doit être démenti publiquement, d’autant plus quand cela provient d’un Office du Tourisme qui est financé pour promouvoir les territoires et les activités qui s’y trouvent et non pour les occulter notamment en les prétendant par exemple perdues. Combien de touristes et de locaux ont été dissuadés de venir voir des potiers à La Chapelle-des-Pots puisqu’il n’y aurait plus de potiers " au village de potiers " d’après ces contrevérités ?
Les seules quelques lignes sur le site de l’Office du Tourisme de Saintes qui parlent de la Chapelle-des-Pots comme Sud Ouest le fait remarquer émettent aussi un doute sur l’origine Chapelaine des céramiques retrouvées lors de fouilles archéologiques car "«...certaines ‘‘auraient’’ été retrouvées au Canada et même en Louisiane ... " alors qu’elles ‘‘ont’’ été retrouvées comme le prouvent diverses publications2.
Le bulletin municipal annuel de 2001 du village rapporte p32-33 la conférence sur la céramique de Saintonge de Jean Chapelot, Directeur de Recherche au CNRS. Jean Chapelot indique qu’au Moyen Âge ces céramiques sont produites sur une vingtaine de lieux connus, essentiellement répartis sur 4 communes voisines au proche NE de Saintes dont au 13e siècle La Chapelle-des-Pots en est le centre principal. Jean Chapelot précise : Majoritairement " céramique utilitaire de terre cuite, non glaçurée " certaines étaient cependant déjà " de haute qualité de couleur verte et marron avec un décor peint ". " Au Moyen Âge, le dynamisme de la production est sans équivalence en Europe. [En 2001], dans toute l’Europe, il était recensé 250 endroits où l’on à retrouvé des céramiques de Saintonge ", dont de la Chapelle-des-Pots, sans oublier celles produites les siècles suivants dont " on en retrouve en grande quantité en Amérique du Nord ".
La Chapelle-des-pots a déjà un riche passé céramiste qui ne s’arrête pas au 19e siècle. Le renom de ce village de potiers depuis le 13e siècle où venait travailler au 16e siècle Bernard Palissy, verrier, potier, émailleur, peintre, écrivain, et scientifique, est pérennisé par la suite par les productions de poteries, de céramiques du 20 et 21e siècles cependant certains nient l’évidence, voire « l’effacent ». Cela devient plus qu’un « manque de considération » comme le sous-titre Sud Ouest. L’activité potière récente du village à forcement diminué, mais en volume, du fait de la fermeture en 2012 de la PME de poterie fondée vers 1960 par Jean Alexiu. Elle avait eu plusieurs dizaines d’employés et de nombreuses machines qui pouvaient produire davantage qu’un céramiste individuel, comme c’était le cas de mon grand-père et de moi maintenant. En 1996 Jean Alexiu disait " Nous avons à La Chapelle-des-Pots la chance d’être dépositaires d’une continuité extraordinaire " ou encore " l’activité des potiers, ici, ne s’est en effet quasiment jamais interrompue … . Il s’agit d’un cas unique en Poitou-Charentes " (Picotin Richard, "Pot de terre, pot de fer", Journal Sud Ouest éd. Saintes, 07 février 1996 p18B). Le journaliste rapporte que la pérennité de cette tradition qui a donné le nom au village est assurée au 20e siècle par les deux potiers : mon grand-père René Renaud (†1991), céramiste potier indépendant, et Jean Alexiu (†2011) avec sa trentaine de salariés. Mais Jean Alexiu se plaignait aussi dans cet article qu’il subissait des blocages l’empêchant de signaler sur les routes, à ses frais, sa poterie mais aussi le village renommé pour ses fabrications de céramiques depuis 8 siècles, alors que des sociétés qu’il citait en exemple avaient leurs signalements routiers autorisés. Cette tradition de poteries à La Chapelle-des-Pots avait amené en 2003 le secrétaire d’État au Tourisme à sélectionner, avec 9 autres sites nationaux, La Chapelle-des-Pots dans le cadre d’une mission intitulée « le tourisme, outil de revitalisation rurale et du développement durable », ce qui avait donné « un coup de pouce » au projet de Pôle de la Céramique dont le but était « de développer une filière d’activités économiques et touristiques autour du thème de la céramique » avec « … un intérêt communautaire certain puisqu’il touche à l’identité du territoire. » . Projet « accueilli très favorablement » par le Bureau du Conseil Communautaire en mai 2003 (Bulletin municipal annuel 2003 La Chapelle-des-Pots p17-18). Mais en 2006 la Communauté De Communes refuse son financement promis au Pôle de la Céramique lors du vote du 28 septembre 2006 (bulletin municipal annuel 2006 du village p13-14). La commune poursuit néanmoins son projet en le réadaptant suivant ses moyens, comme en 2011 avec l’inscription aux Monuments Historiques du four de potier dit Varoqueaux5. Bien que le Musée de la Céramique Saintongeaise était idéalement situé à La Chapelle-des-Pots au vu de son histoire et qu’il devait être agrandi dans le cadre du projet Pôle de la céramique, il a été fermé en 2014 après les élections municipales de 2014 et le 17e, et dernier, marché de potiers de La Chapelle-des-Pots où plusieurs dizaines de potiers venaient de toute la France. Dorian Gallais fait remarquer dans son article dans Sud Ouest que «sur le site de la commune [mon] atelier est bien référencé mais il n’est fait aucune mention de ce savoir faire local, vieux de plusieurs siècles.». Ce site refondu en 2022 indique dans la section vidéo un court reportage vidéo de France 3 sur la commune où je suis interviewé en 2016 mais il n’a pas été repris l’ancien petit historique du village6. Savoir faire local prouvé depuis le 13e siècle pour la Chapelle-des-Pots7 et perpétué au 21e.
Alors que dans d’autres lieux des synergies existent pour mettre en valeur et développer internationalement leur identité culturelle et historique locale, à ma connaissance plus rien n’est fait sur ce territoire de potiers Saintongeais. Ainsi avant la fin de la haute saison estivale 2023 j'ai posté mon démenti public du 18 août 2023 pour contrecarrer ces propos mensongers, qui n'ont que trop duré, niant publiquement l'existence de toutes activités potières en cours en les affirmant par exemple disparues dans le village alors que j’y ai mon atelier et ma boutique ! L’image stéréotypée du vieux potier passant ses journées à tourner des pots ou autres récipients est dépassée de nos jours. Ce métier ne peut pas se résumer à la fabrication d'ustensiles ménagers8, les seules limites étant les contraintes physiques de la matière. Les potiers, précédemment importante corporation, actuellement artisans et Métiers d’Art pour les Chambres de Métiers et de l'Artisanat, sont aussi une industrie comme le représentait la faïencerie Alexiu, une science comme le représentait Bernard Palissy cherchant l’émail blanc, une technologie comme le démontre pour son époque le four Varoqueaux et son système de cuisson, mais aussi par les formes, les couleurs, les textures, originales, excentriques, … tout un art depuis des siècles. Que d’autres potiers veuillent s’installer ou non dans le futur à La Chapelle-des-Pots la réalité est que je travaille ici et produis de façon artisanale mes diverses poteries, céramiques, faïences, ... dans mon atelier créé il y a presque 70 ans par mon grand-père, et que ces faits ne peuvent pas être niés. Kim RENAUD céramiste, potier, faïencier, peintre à l'ATELIER RENÉ RENAUD, 36 rue de la république 17100 LA CHAPELLE DES POTS. www.atelier-rene-renaud.fr
Note 1 par exemple :
Note 2 voir les publications https://journals.lib.unb.ca/index.php/MCR/article/view/17149/22852 ou www.archeolab.quebec/recherche/resultats?&lieu=Europe+%3E+France+%3E+Saintonge+%3E+La+Chapelle-des-Pots ou encore les fouilles de l'épave de la Belle naufragée au large des cotes du Texas en 1686 https://www.texasbeyondhistory.net/belle/images/art-ceramics.html. Note 3 p325 de Audiat Louis, 1868, Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux. Libraire Académique Didier et Cie, Paris. 522p. Note 5 https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA17000086 Note 6 archivé à http://web.archive.org/web/20160708204235/http://lachapelle-des-pots.fr/articles.php?lng=fr&pg=37&mnuid=19&tconfig=0
Note 7 Savoir faire de peut-être de 2000 ans si on inclut les potiers gallo-romains de Saintes où plusieurs fours ont été mis à jour à Saintes dont la distance Arc de Germanicus à La Chapelle-des-Pots est d’environ 7 km. Il serait étrange que ces gallo-romains qui ont construit les aqueducs de Saintes, des thermes, amphithéâtre, routes entretenues, ne soient pas venus aussi à ce qui deviendra La Chapelle-des-Pots plusieurs siècles plus tard, mais ils n’ont pas laissé de traces d’activités à ma connaissance sur la commune, ou bien elles ont été détruites depuis cette vingtaine de siècles Note 8 la cuisson des argiles par les potiers, céramistes depuis le Néolithique ne peut se réduire à des ustensiles ménagers. C’est aussi des carreaux, briques, tuiles, conduits, objets votifs, statuaires, objet de décoration et d’art, … . C’est aussi des composants « invisibles » mais indispensables des industries automobile (bougies, frein, …), aérospatiale, électronique, électrique, médicale (prothèses dentaires, osseuses,...), des industries céramique, verrière, cimentière, métallurgique, ... avec leurs fours, et bien d’autres domaines, partout où des propriétés d’isolation électrique, de résistance à la corrosion, à l’usure, à la température, … sont recherchées. Objets d’argiles cuites sans cesse perfectionnés depuis le Néolithique par les céramistes potiers, pour divers usages. |
DÉMENTI PUBLICA ceux qui prétendent et qui veulent faire croire que le métier de potier, de céramiste à disparu du village de la Chapelle-des-Pots ou qu’il n’y a plus de production à La Chapelle-des-Pots:
CE N’EST PAS VRAI ! Il y a encore une production de céramique, poterie, faïence, ... dans ce village et même de façon continue depuis 1954 à nos jours, avec l’Atelier René Renaud poursuivi par moi en 3eme génération, de 1961 aux années 2010 la Faïencerie Jean Alexiu aussi dénommée Poterie de La Chapelle-des-Pots, depuis 2005 l’Atelier de raku Takebara, en 2008 Adelheim parti depuis à la retraite, en 2012 le potier Dumas pendant quelques temps ou encore Mme Lugan et ses porcelaines décorées (voir*). Entre autres exemples** depuis au moins le printemps 2023 et jusqu'à ce jour, l’Office de Tourisme de Saintes et de la Saintonge prétend au sujet de « La Chapelle-des-Pots Village de potiers » page https://www.saintes-tourisme.fr/tour-dhorizon-des-villages-de-saintonge/ que :
"Aujourd’hui, la commune a perdu ses fonctions d’autrefois, en revanche, elle
conserve les traces des anciennes échoppes ainsi que deux fours de
potiers...."
La profession de potier, ou céramiste qui est un synonyme de potier d’après le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, n’a jamais été une fonction. Ce métier, exercé dans ce village depuis au moins 800 ans, n’est pas « perdu », n’est pas disparu, puisque je crée diverses poteries, faïences, … , toutes des céramiques, que je cuis dans mes fours de potiers et les vends dans ma boutique qui n’a rien d’une trace d’ancienne échoppe, ceci en plein coeur du village de la Chapelle-des-Pots. Depuis 800 ans au moins des potiers, céramistes (mot semble t-il utilisé couramment qu’à partir du 19e siècle d’après Ngram viewer), tuiliers, certainement briquetiers, carreliers, tuyautiers, … ont pratiqué ces arts du feu dans ce lieu historique. Le village est d’ailleurs référencé comme origine pour ses productions de céramiques retrouvées lors de fouilles* et un ancien four de potier, en ruines, du village est inscrit aux Monuments Historiques notamment pour son système de chambre de cuisson. Sans oublier de 1987 à 2014 le Musée Municipal de la Céramique Saintongeaise créé en 1987 par le Maire R. Viollier et notamment poursuivi par son successeur JC Couprie. Certes les productions actuelles sont différentes de celles du passé mais adaptées à notre époque. Combien utilisent de nos jours des bujours pour faire leurs lessives en supposant que cela soit encore autorisé par les réglementations environnementales ou autres. Il y aura toujours des céramistes intéressés à venir s’établir à La Chapelle-des-Pots comme depuis des siècles et comme mon grand-père René Renaud, artiste peintre professionnel puis céramiste professionnel l’a fait il y a presque 70 ans, attiré par le nom singulier de ce village, de tous temps territoire de potiers, céramistes, … . Kim RENAUD céramiste, potier, faïencier, peintre à l'ATELIER RENÉ RENAUD, 36 rue de la république 17100 LA CHAPELLE DES POTS. www.atelier-rene-renaud.fr
* voir RENAUD, Kim, [2018, 2020]. Potiers et céramiste du village de la Chapelle-des-Pots. [en ligne]. Disponible à l’adresse :
https://www.atelier-rene-renaud.fr/potiers_ceramistes_La_Chapelle-des-Pots.html
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